22 juin 2008

La cinquième dimension

A voir en écoutant : Lykke Li - Dance Dance Dance


Cher lecteur,

comme prévu contractuellement, l'été a commencé le 21 juin. Comme prévu par le Jack Lang way of culture, la fausse note a envahi, sans complexe, le moindre morceau de macadam. Comme prévu par l'observation des astres, l'équipe de France a désormais tout loisir d'occuper ses journées à découvrir les charmes de la Suisse et ses soirées à regarder d'excellents matchs de football. Néanmoins, des indices m'invitent à penser que, malgré cette apparente normalité, nous avons franchi les portes de la quatrième dimension : un homme, pas très blanc, avec un prénom pas très catholique, en course vers la Maison Blanche, l'album de Carla B. S. classé Disque Inter et Jean-Claude Van Damme qui devient acteur dramatique...

Allant jusqu'à me faire violence pour accepter l'idée d'un ex-Premier Ministre déclamant des vers sur scène, je m'acclimate peu à peu à cette quatrième dimension lorsque je traverse le porche menant à la galerie e.l Bannwarth. Là, stupéfait, je fais la découverte qu'une cinquième dimension existe, celle proposée par Julien Tran Dinh dans l'exposition "Merveilleux".

Des femmes à tête de rhinocéros ("I See Pool"), des hommes à tête de cerf ("Oh My God !") ou encore des arbres à tête de mort ("Beasty Messenger and the Beauty") habitent un univers apocalypto-onirique.
La tension réside dans la confrontation entre le graphisme épuré des décors et les éléments qui viennent le perturber. Alors que les bâtiments et les paysages sont inscrits dans une géométrie ordonnée et lisse, des nuages de fumée, des rochers volants et un sol craquelant dérèglent cette apparente harmonie.

Dans ces lieux, surgissent des personnages surréalistes, comme sortis d'un rêve. L'homme-cerf marche sur l'eau, l'homme-loup exécute une figure avec son vélo tandis qu'un arbre à tête de mort lance un rayon-laser rose. Ici, fiction et fantastique se mêlent.
Je rentre dans les toiles de Julien Tran Dinh comme dans un conte de fées contemporain et recherche les indices d'une histoire qui m'est racontée. J'y suis bousculé entre burlesque des scènes, esthétique empruntée à la bande-dessinée et tension latente. Je m'interroge sur l'événement qui a pu mener à cette absurde apocalypse.

Une identique loufoquerie marque les dessins réalisés au stylo bille où des hypeuses posent en compagnie de leur ami gorille tout droit sorti d'un jeu-video (série "My Best Friend"). Un peu comme si Karl Lagerfeld posait en gilet de sécurité...

A toi de voir...

Merci à Alain Rémond et Jérôme Garcin.

Exposition "Julien Tran Dinh - Merveilleux"
Du 20/06/08 au 18/07/08
Galerie e.l. Bannwarth
68 rue Julien Lacroix
75020 Paris
www.galeriebannwarth.com

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