17 mars 2008

Le remède au bling-bling

A voir en écoutant : CocoRosie - Promise


Cher lecteur,

cela fait maintenant quelques petites semaines que nous nous fréquentons. Je pense qu'il est désormais temps que je me livre et que je partage avec toi irritations, agacements et autres exaspérations (notre relation deviendrait-elle cathartique ?). Au menu de cette semaine, je ne supporte plus tout ce blabla autour du bling-bling. Le mot seul suffit à provoquer en moi des réactions convulsives et spasmodiques, dignes du plus grand bling-blingophobe que je suis.
Et pourtant.... En découvrant les oeuvres de Gökce Celikel dans "Exposed" à la Galerie e.l Bannwarth, j'ai pu constater que la vue de bagues-qui-brillent et de montres-qui-clinquent n'a pas généré les habituelles crises d'hystérie.
Bien sûr, Gökce Celikel n'est pas la dernière à se fendre de narcissisme. Elle reproduit dans ses toiles peintes à l'huile des autoportraits photographiques, façon journal intime adolescent à la mode expressionniste. Il faut voir "Electro Flashy Orange" et "Rainbow Candy" dans lesquelles elle se peint tenant une sucette, attitude mi-effrontée mi-joueuse.

Bien sûr, Gökce Celikel distille dans ses peintures des accessoires vénérés par ceux qui font de l'ostentation une raison d'être. ô la belle grosse montre que l'on devine dans "Autoportrait avec sa montre", ô le gros beau diamant qu'elle croque dans "Diamond Crunches".
Comment expliquer alors que ce déballage ne me révulse pas ?
D'abord, l'ironie. Gökce Celikel semble ne pas se prendre au sérieux et cela rassure. Sous le vernis du glamour (toutes ces bouches peintes de rouge), je vois poindre un subtil jeu de séduction-manipulation arrosée de malignité bénigne.
Ensuite, le travail sur les matières. Outre le tissu soyeux du sac dans "Ellen & G, crossed eyes", j'aime le réaliste teint mat outrancier du visage de "Diamond Cruncher".
Enfin, le cadrage. "Rainbow Candy" illustre parfaitement le talent de Gökce Celikel à restituer dans ses toiles au grand format le cadrage particulier des photographies qu'elle prend à bout de bras. La contre-plongée est accentuée par la densité des couleurs choisies en arrière-plan de ses portraits sur-dimensionnés.
Mais voilà, l'exposition "Exposed" s'est achevée le 18 mars. Pourquoi t'en parler alors ? Parce que tu retrouveras forcément Gökce Celikel dans d'autres manifestations. Parce que le programme à venir de la toute nouvelle Galerie e.l Bannwarth (4 semaines à peine) mérite le détour. Enfin, parce qu'avant ou après avoir découvert les artistes contemporains exposés dans ce lieu dissimulé au fond d'une cour, tu profiteras de la terrasse du café situé au coin de la rue Julien Lacroix (je t'en conjure, n'ébruite pas cette adresse, les terrasses comme celle-là sont bien trop rares).
A toi de voir...

Merci à Alain Rémond et Jérôme Garcin.

Gökce Celikel
www.gokcecelikel.com

Galerie e.l Bannwarth
68 rue Julien Lacroix
75020 Paris
www.galeriebannwarth.com

1 commentaire:

clémence a dit…

J'adôôôôôre Gökce Celikel. Merci pour cette découverte !